Bonny Portmore

15/04/2024

Le chêne Fau, seul fau (arbre tortillard) de la forêt de Verzy qui ne soit pas un hêtre, parqué dans un enclos.


Bonny Portmore est une chanson irlandaise qui déplore la disparition des vieilles forêts de chênes d'Irlande, et en particulier la chute du grand chêne de Portmore, tombé lors d'une tempête en 1760, dont le bois fut ensuite utilisé pour la construction navale.

Ce poème n'est pas un réécriture ou une traduction de Bonny Portmore, mais un hymne au réenchantement du monde.


Oh Gallia ancienne, je suis navrée de voir
Que sur tes grands chênes, sur tes bouleaux d'ivoire,
Sur tes calmes frênes, il ne va plus pleuvoir.

Les voilà donc tombées, les antiques forêts,
Que la magie nimbait, que l'intrigue éclairait,
Elles ont donc courbé, quand la science explorait.

On en fit des vaisseaux, on découvrit les mers,
Et plus un seul morceau n'en demeura mystère,
Et puis, dans un sursaut, on crut le monde amer.

Oh Gallia ancienne, nous pleurions tes légendes,
Tes biches sur la plaine et l'énigme des landes,
Tes mythes, la fontaine ornée de nos guirlandes.

L'aventure est finie, l'enchantement est mort,
La terre est définie, il n'y a rien au Nord,
À l'Ouest, aux colonies, au Sud, à l'Est encore.

Mais je veux ces hasards, les charmes de tes bois,
Alors comme l'isard sur les rochers gaulois,
J'irai, sous le blizzard, pour tressaillir, sans voix.

Je trouverai des cieux, des océans sans nom,
Pour que les audacieux s'enivrent d'horizon,
Qu'enfin le merveilleux échappe à sa prison.


~ Hilda Lefort

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