Avide était la fleur au suc empoisonné,
Qui sur l'eau s'écoulant versait son vil venin,
Et l'onde allait alors abreuver les contrées,
Qui s'enivraient gaiement de ces noirs flots malsains.
Les ravages s'étaient presque uniformisés,
Quelques brins d'herbe verte émergeaient au lointain,
Alors que l'aube aux fleurs se voyait dérobée,
La plante maladive admirait son larcin.
En contrebas l'ampleur immense du fracas,
Gisait comme un vieux drap recouvrant l'aubépine,
Tout n'était guère mieux qu'un entassement las,
Le monde éclairé noir était couvert d'épines.
Puis çà et là l'on vit, courbées, viles, démentes,
Les fleurs dénaturées par les eaux indécentes.
~ Alexandre