Il me faut, chers lecteurs, vous conter une histoire,
Qui explique fort bien les modernes déboires,
Ce sera un peu long, alors je vais tâcher,
À défaut d'être court, d'être plein de clarté.
Il est bon de partir d'abord de la naissance,
Avant d'expliciter les viles conséquences,
Car celui qui comprend les causes agissantes,
Se prémunit du Mal, reste en haut de sa pente.
Auparavant la France était fort magnifique,
Fille aînée de l'Église et fière catholique,
Elle avait Dieu pour guide et son peuple était blanc,
Pas même les anglais ne conquéraient ses flancs.
Mais l'orgueil, toujours lui, ce funeste démon,
A fait tinter le glas de la Révolution,
L'homme ne voulait plus servir Dieu et L'aimer,
Et pensa qu'il pouvait ainsi Le remplacer.
Bien sûr ce fut un choc, beaucoup s'y opposèrent,
D'un côté la clarté, de l'autre les « Lumières »,
Ce fut le pas premier pour l'inversion des mots,
Un langage inverti pour travestir les maux.
Mais cet affreux combat, outre la sémantique,
Fut pour notre pays un concours dramatique,
Voilà que les plus laids des esprits embrumés,
Allaient sur l'homme bon vivement triompher.
Ainsi donc chers lecteurs, cette aube mortifère,
Fut un coup des plus durs à la patrie entière.
Si vous le permettez, une ellipse suivra,
N'ayant point l'intention d'avancer pas à pas,
Ni de décortiquer chaque détail funeste,
Pour que ce long discours soit toutefois digeste.
Alors avançons donc, mentionnons les deux guerres,
Qui ont vu nos aïeux sombrer dans la poussière,
Sans même détailler les raisons du combat,
Ni d'ailleurs évoquer le nombre de trépas ;
Le point le plus frappant, affreux catalyseur,
Fut la perte éplorée des hommes les meilleurs.
Ces rappels établis, nous pouvons exposer,
Avec plus de détails les maux de nos années,
Demandons-nous d'abord qui a pris le pouvoir,
Afin de penser clair au lieu de ne rien voir.
Pour cela sachez-le, c'est tout sauf difficile,
Si l'on n'est point, bien sûr, du bétail bien servile ;
Il suffit de songer aux diverses critiques,
Que l'on peut esquisser, mêmes les plus iniques,
Puis de s'apercevoir qu'on ne peut condamner,
Une fine partie de « Français » à papiers :
Personne n'a voté afin qu'ils nous gouvernent,
Ils se disent « élus », à croire qu'ils nous bernent,
Mais sachez qu'un beau jour, si la guerre s'abat,
Ils s'en iront chercher un hôte plus courtois.
Ils ont élaboré, non sans pâles complices,
Les pires des méfaits, les plus affreux des vices,
Grâce à eux, aujourd'hui, une mère en puissance,
Peut tuer son enfant, refuser sa naissance.
Voilà leur vrai visage à ces Républicains,
Laïcards, Francs-Maçons, zélateurs du malsain,
Ils vous diront égal à tous ceux qu'ils importent,
La racaille d'en bas, la noirâtre cohorte,
Ils détruiront votre art, la laideur est leur guide,
Et diront que le Beau est d'un goût insipide.
Leur unique limite est l'âtre du désir,
Mais ce dernier, brûlant, ne veut jamais périr.
Ainsi vous comprenez, ils n'arrêteront pas,
Sauf si sur leur chemin se trouvent nos soldats,
Ceux qui ont Foi en Dieu, ceux qui aiment la France,
Et veulent lui donner un regain d'espérance.
~ Alexandre Charpentier