La Caryatide

Pendant que la rosée mouille l'herbe timide,
Sur le front de l'enfant, posant sa main candide,
La mère, d'un baiser, éveille son petit,
S'agenouille avec lui, priant au pied du lit,
Et le petit bonhomme, un homme en devenir,
A de l'humilité un premier souvenir.
Tandis qu'il se prépare, et dans son sac à dos,
Dispose ses cahiers, le vert puis l'indigo,
Sa mère fait pour lui son repas le premier,
Afin que dans le bien s'amorce sa journée.
L'enfant dont les deux pieds ne touchent pas le sol,
Sur sa chaise finit et son verre et son bol.
Il s'habille tandis qu'elle ajuste son haut,
Il enfile son sac, ses souliers les plus beaux,
Sa mère prend sa main et son fils la saisit,
Ils s'en vont vers l'école, elle est tout près d'ici.
Ils arrivent tous deux, et puis l'enfant accourt,
En voyant ses amis patienter dans la cour ;
Et sa mère attend là, le mirant au lointain,
Il rentre en classe alors, d'un signe de la main,
Sa mère le salue, lui disant : « à ce soir »,
Caryatide guidée par l'amour et l'espoir.
~ Alexandre Charpentier