Les hommes partirent pour Catraeth à l'aube

09/09/2024

Ce poème est inspiré du Y Gododdin, l'un des plus anciens poèmes gallois, composé par le barde Aneirin au VIe siècle. 

Le poème est une série d'élégies aux trois-cent hommes du royaume de Gododdin (qui correspond à une partie de la région appelée Hen Ogledd qui signifie Vieux Nord en gallois) tombés dans une bataille perdue d'avance. Leur roi les avait rassemblés à Din Eidyn (Édimbourg) avant de les conduire dans une chevauchée vers le Sud pour prendre d'assaut la forteresse appelée Catraeth (actuelle Catterick dans le Yorkshire du Nord), tenue par cent mille Anglais. La bataille, perdue d'avance, était le sursaut du peuple de Gododdin devant l'invasion saxonne. 

Seul le poète Aneirin aurait survécu.

Hélas, aucune traduction française du Y Gododdin n'est disponible. Vous trouverez néanmoins ici :
- la version originale en gallois
- une traduction en anglais

Bonne lecture !

Jeune par l'âge, était Gwawrddur,
À l'épée bleue, au regard dur,
Premier guerrier, par son courage
Dans les champs drus, pleins de carnage.

De Din Eydin, trois cent s'en viennent
Défier des dieux, dessus la plaine,
Contre cent mil, mener l'attaque
Aux pieds du fort de Catterick.

Trois cent chevaux, des étalons,
Crins dans le vent, des soldats blonds,
Lance vermeille, éperon d'or :
Ce sont les loups de l'Ancien Nord.

À eux la gloire et puis la mort,
Adieu l'aurore, aux grand yeux mauves,
Leurs boucliers sont fracassés !
Le beau Gwawrddur a trépassé !

Les bracelets des jolies femmes,
L'ambre glacée aux couleurs flammes,
Ne les ont pas gardés du sort
Ni du trépas devant le fort.

Moi seul, poète, ai survécu,
Mais en versant, pour les vaincus,
Mais en versant, pour les chansons,
Et pour les vers, ma part de sang.

~ Hilda Lefort
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