"L'Abbaye dans une forêt de chênes" Caspar David Friedrich
Sur le sol enneigé de ces plaines austères,
La procession s'avance en un pas mortuaire,
On distingue avec peine un chemin funéraire,
Éclairé aux bougies diffusant leur lumière.
L'entendue brumeuse recouvre avec pâleur,
Cette immensité blême aux discrètes lueurs,
Les ruines terrassées par le renoncement,
Apparaissent en fond, malmenées par le temps.
La voûte céleste, amoncellement gris,
Avec sa gravité, sobrement retranscrit,
Le doux recueillement du cortège des hommes,
Qui commémorent sous le brouillard et son dôme.
Les moines se suivent d'une auguste lenteur,
Ils sont pareils au temps étalant sa froideur,
À l'orée de ces bois l'abbaye se délabre,
Seule reste leur foi, une et inébranlable.
Parmi les croix jonchant cet horizon si plat,
Ils bravent avec grâce un paysage froid,
Pour rendre avec honneur, fils d'un glorieux passé,
L'hommage solennel à ceux qui sont tombés.
~ Alexandre
