Viendra-t-il ce jour où un fluide vital,
Coulera dans les rues impies et désolantes,
Où l'ombre de la foule en un sursaut brutal,
Couvrira de son fard une élite impuissante,
Qui se consumera dans l'âtre vespéral ?
Ce jour où ils vaincront, ceux las de leur tribut,
Les éternels privés vomissant leur dégoût,
Et quelques opulents ne se retrouvant plus,
Dans d'obscures valeurs où le Bien fut dissous,
Tous alors rassemblés dans l'immense cohue.
Viendra-t-il ce jour où les hideux serpents,
Infusant à la masse une ardente colère,
Se verront équarris sur un gibet d'argent,
Leurs fourches lacérées par de rouges lanières,
Le tout sous les clameurs des foules se levant ?
Viendra-t-il ce jour où la justice ardente,
D'un glaive tranchera les suppôts sans vergogne,
Où le fer acéré à la lame luisante,
Tintera de son glas la fin de ces charognes,
Dans les sombres tréfonds de la nuit purifiante ?
~ Alexandre Charpentier